Luc Bigé - La mythologie
Dr. es Sciences (biochimie), j’ai passé quelques années à pister l’inhibiteur d’enzyme dans des laboratoires de recherches (INRA puis L’université de San-Francisco) avant de m’interroger sur le « pourquoi » plutôt que de continuer à scruter le « comment ».
Comment j'en suis arrivé là ?
J'eus la chance, dans mon adolescence, de suivre un double itinéraire. Tout en préparant une thèse de doctorat en biochimie, thèse qui devait me conduire plus tard vers la recherche fondamentale, je m'intéressai de près au symbolisme de l'astrologie dès l’age de 14 ans. Je me familiarisais ainsi avec deux langages et deux formes de pensée : celui de la science, avec sa méthode rigoureuse, l'usage du doute systématique comme garde-fou contre les interprétations faciles, l'importance du dialogue sans cesse renouvelé entre la théorie et la pratique. Je réalisai en même temps le gouffre qui sépare la science de sa médiatisation, et à quel point les chercheurs sont souvent - et à juste raison - beaucoup plus prudents que les "sachants" en ce qui concerne cette croyance qui consiste à imaginer que tous les problèmes seront résolus par plus de techniques, plus de connaissances et plus d'argent pour alimenter la recherche.
La seconde forme de pensée s'est progressivement développée grâce à l'apprentissage puis à l'emploi du langage astrologique, notamment grâce aux travaux de Jacques Berthon, Alexander Ruperti, Dane Rudhyar et Liz Green. Je découvris alors que ce système n'était pas une simple superstition mais reposait sur des « lois ». Et surtout qu'il donnait des résultats convaincants. Nous écrivons « lois » entre guillemets car elles ne sont pas formulables en termes mathématiques comme le sont les équations de la physique. Et puis, des astres aux dieux et à la mythologie, il n’y eut qu’un pas supplémentaire puisque, à chaque planète, fut attribué dès la plus haute antiquité, le nom d’un dieu : Vénus, Mars, Jupiter…
Pourquoi une conférence sur la mythologie et plus particulièrement sur Les douze travaux Hercule, le voie du héros ?*
Les mythes sont vivants, ce sont des entités automnes qui fonctionnent à la fois dans l’inconscient individuel et collectif. Quand les mythes se mettent en mouvement cela provoque des destinées.
On peut associer la structure mythologique à la qualité d’énergie dont notre âme est porteuse. L’être humain est l’unique dépositaire d’un destin à accomplir. Les mythes sont vivants car c’est eux qui vont nous animer et vont nous donner la qualité de notre âme.
Quels ont les critères qui nous permettent de nous dire que nous sommes en résonnance avec une structure mythologique ? C’est la joie, la jubilation intérieure qui est un des signes principaux, cela nous permet de sentir que nous avons contacté, dans notre intériorité, la présence de notre archétype.
Héraclite disait qu’il y a deux grandes forces qui régissent l’univers : l’amour et la haine. Les deux sont légitimes : l’amour permet le processus d’évolution et la haine, c’est-à-dire, la force de séparation permettant le processus d’individuation. Pour pouvoir coopérer, il faut d’abord pouvoir se séparer, s’être différencié. Pour trouver son identité, c’est important de pouvoir être seul, séparé du monde pour pouvoir, plus tard, être dans la force d’amour, plus inclusive, être dans le monde.
L’avantage du mythe par rapport à une doctrine ou à la philosophie, c’est que le mythe indique un processus. Il n’indique pas la nature du monde spirituel mais un processus de l’accomplissement de l’être : naissance – vie – mort.
La première chose, c’est de sentir si en entre en résonnance avec le mythe et de se demander où on en est sur le parcours d’accomplissement de ce mythe : suis-je déjà née à moi-même en tant que héros ? Suis-je déjà au premier travail ou au deuxième ? Quel sera le prochain pas à franchir ?
L’autre avantage de la nature symbolique c’est qu’elle nous rend totalement libre car le mythe parle par images. Il ne nous dit pas ce qu’on devrait faire de manière théologique ou moralisatrice. Il propose plusieurs sens et nous résonnons toujours avec joie dans le sens qui nous convient. Il nous rend totalement libre de vivre le mythe au niveau de conscience là où l’on en a besoin par rapport à où nous nous sur notre chemin.