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Les Psychédéliques,
entre science et conscience

Nouveau site dédié au forum et à l'exploration de la conscience
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Les psychédéliques

Entre Science…

En 1943, Albert Hofmann, un chimiste suisse, découvre fortuitement les propriétés psychotropes du LSD, une substance qu’il a lui-même synthétisée cinq plus tôt à partir de l’ergot du seigle. Rapidement, le LSD suscite l’intérêt de la communauté scientifique internationale. Au cours des années 1950-1970, les psychédéliques, et en particulier le LSD, compte parmi les substances psychoactives les plus étudiées dans le monde. Dans le secteur de la recherche, ils sont un moyen d’étudier le fonctionnement du cerveau. Dans le domaine thérapeutique, ils sont prescrits dans de nombreuses indications telles que le traitement de la dépression, de la dépendance à l'alcool, de la douleur et de l’anxiété liée à la fin de vie.

En France, l’année 1966 sonne le glas des psychédéliques. Claudine Escoffier-Lambiotte, médecin et journaliste respectée, rédige dans le journal « Le Monde » une série d’articles alarmistes. Le LSD, prétend-elle, est une drogue redoutable à l’origine de psychoses. Les médias s’emballent et surenchérissent, véhiculant les histoires les plus folles. L’affaire prend de l’ampleur. Les autorités sont forcées de réagir et, six semaines à peine après la publication de la chronique de Claudine Escoffier-Lambiotte, le gouvernement classe la substance dans la catégorie des stupéfiants. Cette décision est prise à la hâte, au mépris des données scientifiques attestant des vertus thérapeutiques des psychédéliques et de la sécurité de leur usage. Ce battage médiatique à charge est d’autant plus surprenant qu’en France, le LSD est principalement administré dans les structures hospitalières et que peu nombreux sont les jeunes à le consommer de manière récréative.

Aux États-Unis, les années 1960 sont traversées par divers mouvements de contestation. La jeunesse se révolte contre la société de leurs parents. Ils militent contre la guerre du Vietnam, ils luttent pour le droit des femmes, ils réclament une société plus juste envers les Noirs américains. Ces mouvements déplaisent à la société conservatrice américaine. Aux fins de décrédibiliser ces mouvements sociaux, le LSD est pointé du doigt. Cette substance, dit-on, détruit le cerveau des jeunes consommateurs et les amènent à se rebeller contre l’ordre établi. Le sujet devient politique. En 1968, l’agence nationale du médicament (FDA) fait fi des recherches scientifiques prometteuses, et, en dépit des résultats thérapeutiques probants, interdit les recherches sur les psychédéliques. En 1970, la loi sur les substances contrôlées sonne la fin de la récréation pour le mouvement hippie et prohibe toute consommation de substances psychédéliques. Les barbituriques, pourtant nettement plus dangereux, générant des dépendances et présentant des risques importants d’intoxication, passent sous les radars.

En 1971, la Convention sur les substances psychotropes, coordonnée par l’ONU, classe les psychédéliques dans la liste des substances dangereuses sans réelle valeur thérapeutique. Cette loi impacte tout le monde occidental. La classification des psychédéliques dans les stupéfiants met fin aux études cliniques et aux applications thérapeutiques.

Toutefois, dès les années 1990, les psychédéliques amorcent un lent retour en grâce et, depuis le début des années 2000, ce mouvement prend de l’essor. Les essais cliniques actuels confirment les effets thérapeutiques rapportés par les scientifiques dans les années 1960 et 1970. Une méta-analyse récente (2021) démontre que ces substances constituent des thérapeutiques prometteuses, d’efficacité rapide, dont les bienfaits peuvent perdurer plusieurs mois après une dose unique.

La recherche sur les psychédéliques ouvre des perspectives vers des voies thérapeutiques alternatives dans le traitement de troubles résistants aux moyens actuels de prise en charge : la dépression chronique, les addictions, les syndromes psychotraumatiques, les troubles obsessionnels compulsifs ou encore la détresse anxiodépressive associée à une maladie potentiellement mortelle.

Et conscience…

Parallèlement à l’usage clinique des psychédéliques, s’est développé le psychonautisme. Ce néologisme, que l’on attribue à l’écrivain allemand Ernst Jünger, désigne l’exploration de la psyché grâce aux substances psychédéliques. Les psychonautes, les « navigateurs de l'âme », vivent, au cours de leur voyage, des expériences riches, souvent qualifiées de spirituelles ou de mystiques, telles que la reliance avec les autres, la nature et l’univers, la dissolution de l’ego dans l’unité du Tout ou bien encore le sens de l’existence et du sacré.

Quand science et conscience se rejoignent

Les personnes ayant été traitées par psychédéliques dans le cadre d’études scientifiques contrôlées en lien avec l’anxiété liée à la fin de vie, alcoolisme, dépression et autres troubles, rapportent, elles aussi, des expériences mystiques. Or, une méta-analyse récente (2022) démontre que plus une expérience est mystique, plus elle a du sens pour la personne, et plus les troubles dont elle souffre s’amendent.

Pour en finir avec les idées reçues

Ce forum n’entend pas faire l’apologie des psychédéliques, mais vise à faire la lumière sur ces substances à l’aune des connaissances actuelles.

Evelyne Josse

Bibliographie

Lucie Berkovitch L., Romeo B. et coll. (2021). Efficacité des psychédéliques en psychiatrie, une revue systématique. April 2021L Encéphale 47(3). DOI: 10.1016/j.encep.2020.12.002

DOI: 10.1016/j.encep.2020.12.002 Ko K., Knight G., Rucker J. J., Cleare A. J. (2022). Psychedelics, Mystical Experience, and Therapeutic Efficacy: A Systematic Review Front. Psychiatry, 12 July 2022,

LES INTERVENANTS

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Olivia GOSSERIES

Neuropsychologue et chercheuse au Coma Science Group

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Christophe BALIKO

Hypnothérapeute, psychonaute, thérapeute

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Françoise Bourzat

Master en psychologie somatique

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Olivier CHAMBON

Psychiatre, Psychothérapeute, auteur, conférencier

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Stephan Schillinger

Auteur, praticien en relation d'aide, et conférencier

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Antoine Yrondi

Chef du Service de psychiatrie et de psychologie médicale CHU Toulouse-Purpan 

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